film review - à bout de souffle



Qu'est ce que c'est dégueulasse ?


« À Bout de Souffle » est un film français réalisé par Jean-Luc Godard et sorti en 1960 où la Nouvelle Vague en tant qu’un mouvement, s’est introduite dans l’industrie cinématographique. Ce film, au sujet de l’identité et des relations homme-femme dans la société française de l’Après-guerre, emploie des techniques peu conventionnelles et montre l’esprit du mouvement culturel.

La popularité du cinéma américain en France met en question l’identité française cinématique pour la nouvelle génération des cinéastes. Avec une perspective critique, ils tentent de revendiquer l’idée « d’un univers personnel » en présentant des personnalités naturelles même imparfaites et un environnement authentique.

Les personnages principaux dans le film « À Bout de Souffle » sont, traditionnellement parlant, atypiques et antipathiques. Michel Poiccard, un voleur de voiture égoïste et amoral, se présente comme un « antihéros ». Il a l’air frivole et peu vertueux, et ne montre aucun respect pour les femmes sans tenir compte de l’amitié. Il commente en permanence l’apparence physique des femmes et ne veut pas les aider quand elles sont « moches » à son goût. Il refuse ce que son amie lui demande après qu’elle l’aide à voler une voiture. Après que son amie lui donne un billet, il vole sans honte le reste de l’argent. Malgré son humour et sa tendresse pour Patricia, il est loin d’être le héros représenté dans le cinéma traditionnel.

Patricia Franchini, la protagoniste féminine, montre visiblement une nouvelle possibilité d’être femme dans la société moderne. Elle se présente de façon assez simple : peu maquillée, elle a des cheveux plutôt courts, ne porte qu’un T-shirt et un pantalon en vendant le journal sur les Champs-Élysées. Elle travaille et poursuit ses études en même temps avec l’aspiration d’être journaliste. Elle sort et couche avec des hommes en sachant qu’elle peut être enceinte. Par peur de perdre sa liberté, elle dénonce Michel. Par contre, les femmes à l’époque, restaient principalement à la maison en s’occupant des tâches ménagères. Avec ses comportements controversées, Patricia représente évidemment un nouveau personnage féminin libre et indépendant après la guerre qui prend une place importante dans le film. La réponse de l’écrivain Parvulesco dans l’interview implique aussi l’idée de la liberté et de l’égalité de Godard. Cette présentation féministe est novatrice et audacieuse.

De plus, Godard utilise des astuces cinématographiques assez innovantes pour définir l’identité de son film. La scène où Michel se dirige pour Paris en faisant l’éloge du passage de la France, par exemple, a peu de rapport avec l’intrigue principale. « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville, allez vous faire foutre. » Ce message, cependant, peut être un essai pour évoquer les sentiments nationalistes chez l’audience et retrouver la propre identité du cinéma français. Avec l’aide d’une nouvelle caméra portative auto silencieuse, le réalisateur a moins de restriction quand il s’agit de l’endroit pour filmer et l’audience a un contact plus intime et réel avec les acteurs. Les moments où les acteurs regardent ou parlent à la caméra et la technique de « faux raccord » défient aussi l’attente traditionnelle des spectateurs et illustrent donc parfaitement ce que les cinéastes de la Nouvelle Vague veulent réaliser avec le « 7e Art ».